Les robots, la fabrique du vivant par Héphaïstos
Héphaïstos

Héphaïstos est le dieu du Feu terrestre et de la Métallurgie qui découvrit l’art de travailler les métaux.
Il fait partie des douze Olympiens.
Il est le fils d’Héra et de Zeus, ou d’Héra seule. Il est habituellement représenté sous les traits d’un forgeron boiteux, mais il est d’abord un inventeur divin et un créateur d’objets magiques.
Il personnifie le feu souterrain notion qui conduit naturellement au dieu des volcans, des forges et au métier de forgeron.
Deux ouvrages merveilleux excitèrent l’admiration des dieux eux-mêmes; ce furent deux automates d’or, représentant deux belles jeunes filles sur lesquelles Héphaïstos s’appuyait pour déambuler dans son palais. Ces automates marchaient, et parlaient, comme des femmes et semblaient douées de raison(Homère, Iliade, XVIII, 417 sqq) mais elles ne respiraient pas et elles n’avaient que l’apparence de la vie.
Premiers robots androïdes

Ces premiers « robots androïdes » interrogent les rapports entre techniques et vivant, entre nature et artifice dans l’imaginaire grec archaïque.
Fruits des « savantes réflexions » du divin forgeron, et non d’une action magique, ces automates et créatures artificielles servent les dieux et peuvent parfois être offerts aux mortels.
Capables de se mouvoir et d’agir par eux-mêmes, ils sont à ce point perfectionnés qu’ils peuvent dans certains cas se reproduire.
En cela, ils sont comparables à Pandora, autre création d’Héphaïstos, révélant ainsi que technique et vivant ne s’opposent pas, mais obéissent aux mêmes principes.
Les origines divines


Galatée
Le mythe de Pygmalion raconte l’histoire d’un sculpteur, célibataire, qui réalise la statue d’une femme dont il tombe amoureux. Il prie alors la déesse Aphrodite de lui donner une épouse semblable à sa statue. Celle-ci accepte et insuffle la vie à la statue, nommée Galatée. Pygmalion et Galatée se marient et ont deux enfants.

Adam
Le jour où le Seigneur fit la terre et le ciel, il n’y avait encore rien sur la terre car Dieu n’avait pas encore fait tomber de pluie. Pas de traces d’arbres, ni d’herbe et pas d’humain pour cultiver le sol. Un brouillard humide humectait le sol, alors Dieu modela l’homme avec la poussière du sol puis il souffla dans ses narines. L’homme devint vivant.
Second récit de la Création (Genèse 2,4-4)
La transgression
Le Golem de Prague
XVI ème Siècle |
![]() | Mimétisme de l’acte de création.
Pour les Hommes, au XVI ème Siècle, il ne s’agissait pas de se substituer à Dieu (et donc de transgresser) mais de s’en approcher en l’imitant. En produisant un être artificiel, ils mimaient l’acte de création , se plaçant de cette manière au plus près de la divinité. |
Le Miroir des événements actuels ou la Belle au plus offrant
François-Félix Nogaret 1790 |
![]() | Préfigure, tant par son intrigue (une fable d’invention scientifique) que par l’un de ses protagonistes, un inventeur nommé Frankésteïn qui crée un « homme artificiel » (un automate), le chef-d’œuvre de Mary Shelley, Frankenstein. |
L’homme au sable
E.T.A. Hoffmann 1817 |
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Frankenstein
Marie Shelley 1818 |
![]() | Au XIX ème Siècle, après la transgression, les robots échapperont ils un jour à leurs créateurs comme la créature de Frankenstein ? |
Pinocchio
Carlo Collodi 1881 |
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Eve Future
Villiers de l’Isle-Adam 1886 |
![]() | Œuvre fondatrice de la science-fiction |
Metropolis
Thea Harbou 1926 |
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Les Robots
Isaac Asimov 1940 |
![]() | Au XX ème Siècle, les machines ne se révoltent plus contre leurs créateurs |
Astro, le petit robot
Tetsuwan Atomu 1952 |
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Tetsujin 28-gō
Mitsuteru Yokoyama 1956 |
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Doraemon
Fujiko Fujio 1974 |
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L’Homme, nouveau démiurge

A partir du XIXème Siècle, les créatures artificielles échappent à leurs créateurs parce que c’est une transgression. Longtemps a régné l’idée que seuls les dieux pouvaient donner la vie (en dehors de la reproduction sexué).
En s’arrogeant ce pouvoir, l’homme s’expose à la punition. C’est le cas dans la tradition talmudique, dans l’islam, dans la Bible avec le deuxième commandement du décalogue. C’est l’histoire de Prométhée.
Avec la poussée du matérialisme, des sciences et de la technologie, on va peu à peu aboutir aux grands automates, l’Église étant obligée de faire avec certaines évolutions qu’elle ne peut plus maîtriser. On va alors parler des« arts mécaniques ». Pourquoi ? Parce qu’avec cette expression, l’Église pouvait intégrer ces créations comme faisant partie des choses données par Dieu aux hommes.
Sur le fond, ces récits suivent toujours le même schéma : un savant ou un artiste, quelqu’un un peu en marge de la société mais qui maîtrise une technologie ou un art, crée un être artificiel. Incapable de lui donner la vie directement, il le fait soit aidé par une divinité, soit par quelque chose de surnaturel.
Dans l’histoire du Golem c’est une formule magique. Dans Frankenstein, ce sont des éclairs, l’électricité. Dans Métropolis, c’est le progrès et la science qui sont un peu magiques : ils vont permettre de transférer l’âme de Maria dans le robot ; mais tout cela va dégénérer car c’est interdit.
Histoire des automates – Les premiers temps
3340 B.C. | La roue est considérée comme le premier ouvrage technique significatif de l’histoire de l’humanité, que ce soit pour les tours de potiers ou pour le transport. La roue la plus ancienne a été trouvée dans un marais situé au sud de Ljubljana, en Slovénie. Cette roue de 72 cm est constituée d’un disque de bois évidé en son centre en pour y placer un axe de rotation. La roue est composée de deux planches de bois de frêne, des planches tenues et rigidifiés par des traverses de chêne glissées dans une rainure. L’examen au radiocarbone a permis de dater l’ensemble du dernier tiers du IVème millénaire B.C. (Pour être précis entre 3340 et 3030 B.C. pour la roue et entre 3360 et 3045 B..C. pour l’axe). Il faut attendre 2000 B.C. pour que le disque soit évidé pour alléger la roue. Cette innovation a permis des progrès considérables dans deux domaines principaux. D’abord, dans les moyens de transport : la roue est immédiatement utilisée sur les chariots et sur les chars de combat. Ensuite, et surtout, dans la mécanisation de l’agriculture (traction animale, irrigation des cultures) et de l’artisanat (la force centrifuge de la roue est au cœur du mécanisme des moulins, par exemple). |
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1600 B.C. | Les clepsydres (horloges à eau) furent probablement inventées vers 1600 B.C. en Égypte. De simples bols percés dont l’écoulement régulier permettait une mesure rudimentaire du temps, elles furent perfectionnées en Grèce quelques siècles avant Jésus Christ. | ![]() |
400 B.C. | Archytas de Tarente construit le pigeon volant. De forme cylindrique, le corps du pigeon est creux et doté d’une paire d’ailes imposantes, tandis que le nez de l’engin est pointu comme le bec d’un oiseau. Une structure extrêmement aérodynamique qui assure une vitesse optimale en vol et permet au « Pigeon Volant » de couvrir de grandes distances. L’arrière de l’appareil possède une ouverture reliée à une chaudière. Au fur et à mesure que cette dernière produit de la vapeur, la pression générée augmente à l’intérieur de l’engin et finit par le propulser dans les airs, ce qui lui permet ensuite de planer sur plusieurs centaines de mètres. C’est pourquoi on considère aujourd’hui le « Pigeon Volant » comme le premier robot de l’histoire. | ![]() |
150 B.C. | Le mécanisme d’Anticythère est une orrerie mécanique. C’est-à-dire un dispositif mécanique analogique. Elle possède une variété d’engrenages et de cadrans qui tournent pour montrer les mouvements diurnes du Soleil, de la Lune et des cinq planètes connues « errantes et irrégulières ». Selon Cicéron, le philosophe romain qui écrivait au premier siècle B.C., le polymathe grec Posidonius a construit un modèle planétaire et Archimède (287-212 B.C.) aurait construit d’autres orreries mécaniques similaires au mécanisme d’Anticythère. |
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1er Siècle |
Dans son ouvrage « Automatopoetike », Héron d’Alexandrie décrit en détail la reconstitution exacte du théâtre automatique animé de Philon de Byzance (3ème siècle B.C.). Le théâtre de Héron présente un spectacle automatique d’images mobiles et d’accompagnement sonore, relatant le mythe de Nauplius voulant se venger des Achéens qui avaient tué son fils Palamède à Troie. Ce système est basé sur des écoulements (sable, eau, poids ou ressort), ou bien sur la consommation d’une substance (lampe à huile, bougies). Tout le spectacle se déroule sans aucune intervention humaine, animé par la seule force d’un poids de plomb qui descend à un rythme régulier dans un cylindre, ralenti par l’écoulement de sable. |
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807 | Clepsydre offerte par le calife de Bagdad à Charlemagne mettant en action des automates. | ![]() |
1088 | Horloge publique à eau en Chine ; gigantesque clepsydre réalisée par Su-Sung pour l’Empereur, vers 1088, de plus de 10 mètres de haut. | ![]() |
Histoire des automates – L’évolution
1206 | Al-Djazari était ingénieur en mécanique, mathématicien et astronome de la région « l’ile d’Ibn Omar » en Mésopotamie. Dans son ouvrage « Livre de la connaissance des procédés mécaniques », se trouve décrit un automate humanoïde qui pouvait servir de l’eau, du thé ou des boissons. Il y décrit aussi un automate musical, qui était un bateau avec quatre musiciens automatiques qui flottait sur un lac pour divertir les invités lors de fêtes royales. | ![]() ![]() |
1650 | Révolution décisive avec l’horloge à pendule de Christian Huyghens. | ![]() |
18ème siècle | Age d’or des automates. | ![]() ![]() ![]() |
1738 | Canard digérateur de Jacques de Vaucanson. Capable de boire, manger, cancaner et digérer comme un véritable animal. | ![]() |
Des automates à la mécatronique
En 1725, Basile Bouchon, un Lyonnais, met au point le premier système de programmation d’un métier à tisser grâce à un ruban perforé. En 1728, Jean-Baptiste Falcon, son assistant, remplace le ruban par une série de cartes perforées reliées entre elles.
L’arrivée de la programmation va faire basculer le monde des automates dans celui de la mécatronique.
La mécatronique est la combinaison synergique et systémique de la mécanique, de l’électronique, de l’automatique et de l’informatique en temps réel.
L’intérêt de ce domaine d’ingénierie interdisciplinaire est de concevoir des systèmes automatiques puissants et de permettre le contrôle de systèmes complexes.
Le terme mechatronics a été introduit par un ingénieur de la compagnie japonaise « Yaskawa Electric Corporation » en 1969.
19ème siècle
Automate parlante Euphonia, d’Eugène Faber. Elle était supposée dialoguer avec les spectateurs.
Automate turc du Baron von Kempelenqui jouait aux échecs.
20ème siècle
Apparition des robots suite aux travaux des ingénieurs :
1913 – Machines de Russel
1915 – Le chien électrique de Hammond et Miessner
1929 – Machines de Stephens
1950 – Tortues cybernétiques de Grey Walter
1953 – Renard électronique de Ducrocq
1952 – L’homéostat d’Ashby dotées de capacités d’apprentissage directement issues des travaux des psychologues Thorndike et Hull et du physiologiste Pavlov sur l’homme et l’animal.
Définitions d’un robot
Un robot, c’est un dispositif qui associe la mécanique, l’électronique et l’informatique.
Il est doté d’un squelette avec un ou plusieurs membres.
L’ensemble est piloté par une unité centrale : une simple séquence d’automatisme, un logiciel informatique ou une intelligence artificielle suivant le degré de complexité des tâches à accomplir.
Lorsque les robots autonomes sont mobiles, ils possèdent également une source d’énergie embarquée : généralement une batterie d’accumulateurs électriques ou un générateur électrique couplé à un moteur à essence pour les plus énergivore.
Le terme robot apparaît pour la première fois en 1921 dans la pièce de théâtre de l’auteur Karel Čapek : R. U. R. (Rossum’s Universal Robots) (Les Robots universels de Rossum).
Comme beaucoup de ses pairs, il est consterné par le carnage provoqué par les armes mécaniques et chimiques qui ont marqué la Première Guerre mondiale et se démarque des combats précédents. Il était également profondément sceptique quant aux notions utopiques de science et de technologie.
«R.U.R.» était une critique de la mécanisation et de la façon dont elle peut déshumaniser les gens. Le mot a été créé par son frère Josef à partir du mot tchèque « robota » ou travail forcé, comme le font les serfs. C’est, à l’origine, un terme que l’on retrouve pratiquement dans toutes les langues slaves, et qui veut dire « travail pénible » ; « robotnik » signifie « travailleur » mais au sens de quasi esclave. Le mot d’origine pour les robots définit plus précisément les androïdes, en ce sens qu’ils n’étaient ni métalliques ni mécaniques.
Le contraste entre les robots en tant qu’esclaves mécaniques et les destructeurs potentiellement rebelles de leurs créateurs humains fait écho au « Frankésteïn » de François-Félix Nogaret et, plus tard, au « Frankenstein » de Mary Shelley, et aide à donner le ton aux caractérisations occidentales ultérieures des robots en tant qu’esclaves luttant contre leur sort, prêts à prendre le contrôle de leur pied. La dualité résonne tout au long du XXème siècle: Terminator, HAL 9000, les réplicants de Blade Runner.
Automates versus Robots

Il convient de faire la distinction entre robots et automates, deux termes largement utilisés indifféremment dont le sens est pourtant éloigné.
La première apparition du mot « automate » est beaucoup plus ancienne, le terme « automatos » étant cité pour la première fois dans l’Iliade, puis dans les Pensées de Pascal et dans l’Encyclopédie d’Alembert. Son sens premier est « qui se meut de soi-même » puis « ce qui est mû par un mécanisme intérieur et imitant les mouvements d’un être vivant » .
Si « automate » et « robot » sont deux termes parfois utilisés comme synonymes, ils déterminent pourtant deux choses différentes. Quand un robot est doté d’intelligence et s’adapte à son environnement, un automate exécute des routines et des tâches répétitives sans apprentissage dynamique. L’évitement d’obstacle, par exemple, sera abordé toujours de la même façon par un automate, quelle que soit la situation. De la même manière, un automate se relèvera toujours de la même manière, peu importe la surface, la façon dont il est tombé ou son environnement. Un robot se relèvera différemment en fonction des situations et, s’il n’y arrive pas du premier coup, à force d’erreurs finira par trouver une solution.
En somme, l’automate est une machine « routinière » quand un robot est une machine « intelligente ». Et si l’on va plus loin, l’on peut même avancer que la plupart des robots actuels sont davantage des automates que des robots.
Les robots contemporains

La mobilité, qui constitue un atout important dans les environnements humains tels que les hôpitaux et les administrations,
L’interactivité, rendue possible par des capteurs et des actionneurs recueillant l’information pertinente de l’environnement, qui permet aux robots d’agir sur cet environnement,
La communication, rendue possible par des interfaces informatiques ou des systèmes de reconnaissance vocale ou de synthèse vocale,
L’apprentissage, ils peuvent acquérir une certaine « expérience » au cours de leur fonctionnement. (IA)
L’autonomie, c’est-à-dire la capacité à « penser » par eux-mêmes et à prendre leurs propres décisions pour agir sur l’environnement sans contrôle extérieur direct. (IA)
Robots industriels
Machines outils





Robots océaniques



Robots agriculteurs

Robots d’exploration spatiale
Rovers
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Curiosity | Opportunity |
Humanoïdes
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Valkyrie | R2 |
Robots chirurgicaux
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Robots de télé-opérations |
Robots de correction de handicap |
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Robots patients | |
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Robots pour soigner les soldats à la guerre |
Robots militaires
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Transport de matériel | ||
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Drones aériens |
Drones aquatiques | |
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Armes autonomes |
Robots mous
Octobot – Pieuvre propulsée par une réaction chimique contrôlée par microfluide ; fabriquée en silicone par impression 3D, l’« animal » ne dispose d’aucun système électronique, de piles ou de batterie.
Softbot – Robot à structure molle. Les pattes du robot sont contrôlées par des séries de canaux à air comprimé.
Main robotisée ayant des capacités auto-régénérantes constituée d’un polymère pouvant soigner lui-même les blessures microscopiques et macroscopiques.
Robot mou d’exploration. L’appareil fonctionne avec de la pression d’air. Des chambres séparées longent toute la structure du tuyau. Une caméra fixée à l’avant permet de contrôler la progression du robot.
Les muscles artificiels
Le ressort, constitué de fibres polymères, a la faculté de se contracter ou de se détendre en fonction de la température qui lui est appliquée. Ce muscle torsadé peut ainsi soulever des masses cent fois plus élevées que ne le ferait un muscle humain de la même longueur et du même poids.
Squelette humain artificiel recouvert de faisceaux de multifilaments de muscles artificiels. Il s’agit de minuscules tubes de 0,5 mm de diamètre qui laissent passer l’air comprimé pour créer du mouvement. Les jambes du robot contiennent le même nombre de muscles que celles d’un être humain.
Main artificielle d’inspiration biologique avec des muscles faits de faisceaux de fils « intelligents ». Les fibres musculaires sont fabriquées à partir de brins de fil de nickel-titane, chacun d’environ la largeur d’un cheveu humain. Une charge électrique suffit à rendre ces fils tendus ou détendus.
Muscles artificiels inspirés du pliage de l’origami permettant aux robots de soulever jusqu’à 1 000 fois leur poids. Les muscles (ou actionneurs) sont construits sur une structure de bobines métalliques ou de feuilles de plastique. Un muscle de 2,6 grammes peut ainsi soulever un objet de trois kilogrammes « soit l’équivalent d’un canard colvert soulevant une voiture ».
Un robot qui transpire
La plupart desderniers prototypes de robots ont tendance à chauffer sous la contrainte, lorsqu’ils sont en action, provoquant une usure accélérée des pièces qui les composent.
Pour réduire ces risques d’usures prématurées, les créateurs du robot humanoïde Kengoro l’ont doté d’un système de refroidissement inspiré de la sudation.
Imprimé en 3D, sa structure en aluminium perméable, proche de celle d’une éponge, serait capable de laisser passer l’eau. À l’aide de ses 108 moteurs et de son squelette poreux, Kengoro pourrait alors effectuer de longues séries de pompes et de nombreux autres exercices sans surchauffer.
Cette méthode serait trois fois plus efficace que le refroidissement par air et également meilleure que les systèmes de refroidissement liquide par circulation d’eau à travers le squelette.
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Robots domestiques
La cohabitation Hommes/Machines
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Les Chatbots
« Chat » comme discussion en ligne et « bot » comme robot. Le chatbot, est aussi appelé « agent conversationnel ».
Un chatbot est un robot logiciel pouvant dialoguer avec un individu par le biais d’un service de conversations automatisées effectuées en grande partie en langage naturel. Le chatbot utilise à l’origine des bibliothèques de questions et réponses, mais les progrès de l’intelligence artificielle lui permettent de plus en plus « d’analyser » et « comprendre » les messages en langage naturel et d’être doté de capacités d’apprentissage liées au machine learning.
Facebook M
Le concept a émergé vers la fin des années 1950 avec le mathématicien britannique Alan Turing fasciné par les interactions homme-machine. Vint ensuite, dans les années 60, le programme Eliza du MIT. Imitant un psychothérapeute, ce logiciel était capable de poser des questions à un humain et de mener la conversation en reformulant ses réponses.
Re:scam
Re:scam est conçu pour vous répondre lorsque vous discutez avec lui, de la manière la plus naturelle possible. Si vous recevez un email d’arnaque (scam, en VO), envoyez l’adresse de l’arnaqueur à me@rescam.org. L’adresse sera automatiquement offerte au chatbot qui commencera à bombarder le destinataire de messages totalement imprécis, via une adresse mail étrangère.
A quoi ça sert ?
Le bot de CNN envoie les titres de l’actualité, peut répondre à des questions et apprend quels sujets vous intéressent le plus au fur et à mesure.
Dr A. I. est un chatbot pour les soins de santé. Si vous sentez que vous souffrez d’un problème de santé, vous pouvez partager les symptômes, les paramètres corporels en détail et les antécédents médicaux. Ensuite, il vous fournira une liste des raisons qui ont causé les symptômes.
IBM prépare avec Le Crédit Mutuel un« robot banquier » qui pourrait répondre à vos demandes de chéquier ou de virement jour et nuit.
Les assistants personnels intelligents
Un assistant personnel intelligent (aussi appelé assistant personnel virtuel) est un agent logiciel qui peut effectuer des tâches ou des services pour un individu. Parfois, le terme « chatbot » est utilisé pour faire référence aux assistants virtuels en général ou spécifiquement ceux accessibles par chat en ligne.
Les assistants personnels intelligents utilisent le traitement automatique du langage naturel pour faire correspondre le texte de l’utilisateur aux commandes exécutables. Beaucoup apprennent continuellement en utilisant des techniques d’intelligence artificielle, y compris l’apprentissage automatique.
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Les Robots dotés d’intelligence artificielle
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Les voitures autonomes |
Les robots médicaux | |
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Les robots de compagnie |
Les robots journalistes |

Les robots et leurs propres langages
UncannyValley


C’est en commentant le roman « L’Homme au sable » qu’Ernst Jentsch puis Sigmund Freud élaborent le concept de « Unheimlich », traduit en français par « Inquiétante étrangeté », qu’ils utilisent pour définir le malaise que l’on ressent devant un objet dont on ne saurait dire s’il est animé ou non.
Cette notion, appliquée à la robotique, est reprise par le roboticien japonais Masahiro Mori, qui postule que ; plus un robot humanoïde est ressemblant, plus il va susciter un sentiment de malaise, et plus son apparence va être proche de la nôtre, plus les moindres détails artificiels vont être remarqués et être dissonants. Des sourires qui ressemblent à des rictus, une peau cadavérique, des excroissances mal placées…
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Sophia, femme robot de Hanson Robotics | Robots sexuels |
Les lois de la robotique selon Isaac Asimov
Écrivain américano-russe, naturalisé en 1928, connu pour ses œuvres de science-fiction et ses livres de vulgarisation scientifique
1ère loi | Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. |
2ème loi | Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi. |
3ème loi | Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi. |
En 1985, dans le roman d’Isaac Asimov, « Les Robots et l’Empire », le robot R. Giskard Reventlov aide le robot R. Daneel Olivaw à inventer une nouvelle loi de la robotique fondamentale : la Loi Zéro.
0ème loi | Un robot ne peut porter atteinte à l’humanité ni, restant passif, laisser l’humanité exposée au danger. |
1ère loi | Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger, sauf quand cela s’oppose à la précédente loi. |
Cette loi 0 donne aux robots la possibilité d’éliminer un être humain si ce dernier met l’humanité en danger. Un robot pourra donc tuer un Homme. Cela est en partie devenu réalité dans les voitures autonomes qui doivent choisir quels êtres humains tuer dans le cas d’un accident inévitable. C’est « l’algorithme de la mort ». Si vous avez le choix entre faire un écart risquant de vous coûter la vie ou ne pas le faire et percuter une ou plusieurs personnes, que choisirez-vous ? Et la voiture autonome, que fera-t-elle ?
Cinq lois de la robotique Andra Keay
Dirigeante de la Silicon Valley Robotics, une association d’industriels australiens.
1ère loi | Les robots ne doivent pas être utilisés comme des armes. | Nous ne pourrons pas éviter ce phénomène (la police de Dallas a utilisé un « robot tueur » pour abattre un sniper) mais nous devons tenter de le limiter. |
2ème loi | Les robots doivent se conformer aux lois, notamment celles sur la protection de la vie privée. | |
3ème loi | Les robots sont des produits : en tant que tels, ils doivent être sûrs, fiables et donner une image exacte de leurs capacités. | |
4ème loi | Les robots sont des objets manufacturés : l’illusion créée (la capacité à reproduire des actions et des émotions) ne doit pas être utilisée pour tromper les utilisateurs les plus vulnérables. | Vulnérables, nous le sommes tous, selon le moment de notre vie et le degré d’exposition aux appareils connectés. |
5ème loi | Il doit être possible de connaître le responsable de chaque robot | Si un robot vient nous servir du café là, tout de suite, puis-je savoir qui est responsable de ce robot ? A-t-il un signe de l’enseigne sur lui ? Si vous enlevez ce signe, je ne sais pas quelles sont ses intentions, est-ce qu’il va me suivre, me barrer le chemin ? Il y a un besoin de transparence. |
Les 5 commandements de Laurence Devillers
Professeure en Informatique à Paris-Sorbonne et chercheuse au Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (Limsi) du CNRS, spécialiste des interactions homme-machine, de la modélisation des émotions et de la robotique sociale.
1er commandement | Tu ne divulgueras pas mes données à n’importe qui. |
2ème commandement | Tu pourras oublier [quelque chose] si je te le demande. |
3ème commandement | Tu apprendras et suivras les règles de la société. |
4ème commandement | Tu seras loyal et capable d’expliquer tes décisions. |
5ème commandement | Tu seras bienveillant et utile… Et pourquoi pas, doué d’un peu d’humour ! |
Une humanité élargie ?

Un certain nombre de champs scientifiques vont dans le sens d’une contestation de la centralité de notre espèce, notamment en abattant les frontières entre l’homme et le reste du monde, entre l’homme et les animaux, mais aussi entre l’homme et les machines.
Le perfectionnement croissant des technologies robotiques nous renvoie une perception plus nuancée de nous-mêmes. En effet les robots contemporains se rapprochent de plus en plus de la forme humaine.
Nous découvrons à travers eux ce qui fait de nous des hommes, mais aussi ce qui ne le fait pas. Avec le développement parallèle de l’intelligence artificielle, les progrès de la robotique nous montrent notre difficulté à tenir acquis pour toujours des critères immuables de l’humanité. Les frontières deviennent plus minces. Si bien que cette rencontre imminente nécessite pour certains la construction d’une humanité plus élargie. Le rapport humain-robot se doit pour eux d’être pensé en termes moraux et relationnels.
Un attachement relationnel ?
Dans certains contextes d’interaction les robots peuvent être pris pour des personnes, on peut leur inférer des intentions, des perceptions, des sentiments. L’autre différent n’est pensable qu’en le rapprochant, la relation ne peut se faire qui si nous lui supposons des caractéristiques mentales humaines.
Cette dimension sociale qu’ils incarnent montre qu’au-delà de leurs apparences, ils peuvent avoir une place dans la société des hommes. En tant que partenaires actifs, ils s’incluent eux-mêmes dans notre communauté. C’est là aussi un autre aspect de la personne humaine qu’on peut mettre en avant. Dans les échanges, on a un horizon d’attente qui permet de se projeter dans l’autre, qui permet de fonder un lien et ce lien se base sur une identification. Les robots peuvent répondre à cet horizon d’attente, avec cette capacité à interagir, à créer une liaison émotionnelle, un attachement relationnel.
Si on traite les machines comme des humains alors on peut dire qu’elles le deviennent au sein du tissu social, et ce même si celles-ci ont une ontologie complètement différente.
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Les robots peuvent-ils prétendre à être humain ?

Par leur apparence humaine et par les traits mentaux qu’ils dégagent les robots sont peu à peu intégrés au social et ont leur donne même des droits identiques aux autres citoyens. C’est leur position sociale et les regards qui sont portés sur eux qui les font rentrer dans la communauté humaine et acquérir un statut similaire à celui qu’on se donne.
Il y a cette idée sous-jacente qui énonce que tant que le robot n’a pas de subjectivité, il ne peut prétendre à avoir des droits.
Mais doit-on pour autant mesurer le degré d’humanité d’un robot à l’aune de la conscience humaine ? Il n’est pas certain que créer une intelligence, même supérieure à l’intelligence humaine, entraîne la création d’une conscience (mais le contraire n’est pas certain non plus). De plus, même si un jour les robots accèdent à celle-ci, elle sera très probablement bien différente de la nôtre. En effet elle se base sur notre corps de chair et sur ses besoins, notre organisme participe de notre perception du monde, notre conscience se bâtit elle-même sur cette corporéité.
Une autre conscience
La subjectivité des robots, si tant est qu’elle existe un jour, se construira d’une autre manière, sur la base des canaux qui leur sont propres pour appréhender et décoder le monde.
Le grand pas à franchir sera celui de l’acceptation de cette conscience autre, plus elle sera similaire à la nôtre, plus il sera facile de l’intégrer mais si la communauté lui admet une certaine valeur, alors il sera possible de reconnaître les robots intelligents comme des personnes. Ce qui pourra être accompagné par une validation juridique avec les droits afférents.
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Telos

L’expérience historique enseigne d’une part ; que
– la science résout tous les problèmes qu’elle peut résoudre, et la technique qui la suit réalise ce qu’elle peut réaliser, sans se demander – ce n’est pas leur rôle – s’il faut fixer des limites ;
et, d’autre part, que
– ni l’éthique, ni la religion, ni la philosophie ne sont assez puissantes pour infléchir le progrès technoscientifique et lui indiquer les voies du « bien »
Antonio Gramsci
Antonio Gramsci, né Antonio Francesco Sebastiano Gramsci (Ales, Sardaigne, le 22 janvier 1891 – Rome, le 27 avril 1937) est un philosophe, écrivain et théoricien politique italien d’origine albanaise.